Question:
Que vous inspire ..un quai de gare ?
x
2009-06-25 22:42:26 UTC
A partager:

"Un quai de gare à Toulouse" de Thierry Cabot

Sur le quai fauve et noir empli de moiteurs sales,
Les âges se défont au rythme aigu des trains...
Voici longtemps. Peut-être en mai. Comme en rafales,
Des houles de joie ivre incendiaient mes reins.

J'avais les yeux ravis et comblés de l'enfance.
La magie à ma lèvre où fusait le bonheur,
Inondait le ciel chaud d'un rêve sans défense
Plus naïvement clair que l'envol d'une fleur.

La gare en fièvre s'agitait à perdre haleine ;
Le vent soûl balayait le matin finissant,
Et tout à coup je vis, dans un souffle de laine,
Sourire jusqu'à moi ton pas resplendissant.

Mes bras tendus au point de soulever le monde,
Capturèrent le baume ailé de tes cheveux
Alors que, titubante au bout d'un soir immonde,
Une vieille passait, les doigts fous et nerveux.
(..)

Le même quai... plus tard, sans que tu me revoies.
Déjà rien que l'infime écume d'un grand jour,
A peine un blanc fantôme errant le long des voies
Tandis que, chargé d'ans, je titube à mon tour.

Ton image que seule a noyé l'amertume,
Est une eau pâle et trouble égarée en mes yeux,
Un murmure de soie enfoui sous la brume,
Une âme frissonnante au bord de vagues cieux.

Et le limon obscur des mois et des années
A glacé mon visage et fendillé mon cou ;
Si parfois j'ai bu tant d'espérances bien nées,
J'ai vingt fois du destin essuyé le vil coup.

Or là comme jadis, la foule bourdonnnante
Gronde avec l'appétit d'un long fleuve qui croît ;
Comme jadis, au loin, charmeuse et fascinante,
Toulouse rit toujours dans le beau soleil roi."
(..)
Quatorze réponses:
anonymous
2009-06-26 02:18:00 UTC
C'est un lieu magique qui nous réserve toujours de fortes émotions...

soit celles des retrouvailles ou celles des adieux...



Mais, regarde cet évènement unique en son genre... passé juste au bord du quai... c'est triste, mais c'est beau:



_____________



SUR LE QUAI..



Je sais..



debout tous les deux sur le quai..



que tu attende un autre homme..



et je sais que je n’étais..



qu’un éventail chinois qui t’a rafraîchi en été..



et que tu as jeté après l’été..



Je sais encore..



que toutes ces lettres d’amour que je t’ai écrites



n’étaient que des miroirs..



dans lesquels tu regardais ton orgueil..



et malgré cela,



je vais apporter tes valises..



et les valises de ton amant..



car j’aurai honte de gifler une femme



qui porte dans son sac à main blanc



les plus beaux jours de ma vie…



(Traduit à partir d'un poème de Nizar Qabbani)
Bougainville
2009-06-26 00:55:44 UTC
la Gestapo !

et si en plus un train de marchandises stationne le long des quais, je m en vais prendre l avion !
...
2009-06-26 04:18:18 UTC
C'était en juillet 97. J'avais 25 ans et la mignonette qui m'attendait à la maison portait une robe brunâtre qui mouillait à 4O degrés pas moins.

Nous étions en gare de la Louvière-Sud (Hainaut, Belgique). Un véritable stalag à l'époque. Je revenais d'un rancard foireux à Charleroi où, par la magie d'un réseau philanthropique j'avais appris un peu mieux comment on fait du chocolat mais l'estomac pour tout dire me tournait un peu pour en prendre une seconde louche. En plus, un suicide sur la ligne avait entraîné des perturbations du trafic ferroviaire- ne faites jamais ça comme ça! Vos proches auront une facture salée à payer et pensez aux gens qui rentrent du travail (et puis 9OO volts quand 22O suffisent ainsi que je me faisais la réflexion hier dans une station de métro, c'est présomptueux!).

Le convoi finit par arriver. Puis à l'instant de montrer mon billet, alors que nous roulions depuis un bon moment, le contrôleur m'apprit que je m'étais trompé.

Ce train-ci me ramenait en fait d'où j'étais censé revenir.



"Riez, la grimace est plus belle", comme on se plaisait à me dire si souvent. Tant pis si la grimace finit par s'étirer comme un fil de nylon où les poètes se pendent.



Je crois qu'il faut que j'arrête Q/R comme j'ai arrêté de boire.
anonymous
2009-06-26 01:02:08 UTC
TC,



un quai de gare me rappelle la maison (sale) de ceux qui n' en ont pas.



S
pboubp
2009-06-25 22:49:43 UTC
De la joie et de la tristesse, des départs et des retrouvailles, des rencontres et des séparations ...

Amis photographes, posez-vous dans une gare et un paquet de photos magnifiques ne demanderont qu'à être prises.
alexis pomerantzeff - empereur -
2009-06-26 18:57:30 UTC
Pour généraliser on peut citer le fameux poème d´Apolinaire: "Partir c´est mourrir un peu...(ou est-ce de René Char?).
Banjo rêveur
2009-06-26 01:42:02 UTC
Sur un quai de gare je vois des vies qui défilent, ridiculement lestées de ces modernes valises à roulettes, qui nous obligent tous à la même posture. C'est pathétique tous ces êtres qui mécaniquement se dirigent presque en courant vers ce quai où attend un train indifférent à leur empressement. Quoi qu'il arrive il partira à l'heure, sans pitié pour les retardataires. La machine commande, impose son rythme, et nous lui abandonnons nos existences.

Un quai de gare c'est le lieu où se condense nos sentiments. Des sourires radieux, des larmes retenues, des baisers de nourrice et des baisers d'amants, des soupirs de soulagement, et des désespoirs muets, de l'angoisse qui suinte, des désirs inavouables.

Dans nos valises prétentieuses nous enfermons nos pauvres effets que nous pensons si précieux. Qui n'a jamais vu une valise mal fermée s'ouvrir, ne sait pas combien son contenu semble dérisoire quand il est exposé à la vue de tous.

Un quai de gare peut nous donner à voir la joie, l'allégresse de ceux qui sont en partance, ou qui rentrent avec des provisions de bonheur.

Mais j'y vois plus souvent la solitude, le désarroi, l'arrachement à nos amours, la déception de nos rendez vous manqués, le fatalisme d'une désespérance qui ne s'exhibe pas.

Et quand ma mémoire remonte les décennies, sur ce même quai de gare, des êtres bannis de la société des vivants, montaient dans des wagons à bestiaux.
anonymous
2009-06-25 22:57:49 UTC
Difficile de répondre avec autant de poésie. Pour moi le " Quai de gare " c'est un endroit mystérieux. J'y ressens à la fois de la peur de la solitude dans l'immense foule quand je suis seule sur le quai d'une grande gare parisienne, de l'émotion quand j'attends un voyageur ; il m'arrive de pleurer intérieurement quand le train entre en gare. Quand je récupérais mes enfants au retour de colonie je pouvais à peine parler et ils me disaient :" Maman tu chiales pas, ça fout la honte devant les copains ". Quand j'accompagne quelqu'un au départ, j'essaie de ne pas m'attarder ; les premiers tours de roue qui emportent me font penser à une rupture. En fait, je hais les ruptures si minimes soient-elles.

Dans les petites ou moyennes gares de province tous ces sentiments sont moins exacerbés ; elles sont à dimension plus humaine.
Nopour
2009-06-26 05:57:30 UTC
desert beant en ce jour de greve

celebrations de feineants

adeptes du moins faire

sur le chemin de fer .



alors que faire dans un desert

sans eau, sans voie, sans train

sinon maudire encore une fois

cette foule de fieffés crétins .



Feignasses de la essencéef

controleurs cheveux longs de mes deux

conducteurs de tégévé abandonnés

je vous méprisent branleurs avantagés .



c est tout ce que vous m inspirez

lorsque j arrive sur un quai déserté

ou dans une foule agitee d imbéciles

qui attend comme des cons sur votre quai !
Jahel
2009-06-25 23:08:25 UTC
il n'y a pas qu'un quai de la gare , pour moi des quais je dirai, ils ont chacun leur mystère,leur beauté, leur secret,leur propre vie



gare de retournac, attendre sur le quai presque desert, mais non un vieux couple très vieux assis . tous deux lisent elle fait des mots croisés et lui parcourt un journal, elle l'interrompt de temps en temps et lui demande de l'aide, lui imperturbable retourne à son journal, ils sont assis sur le banc serrés, côte à cote,



.Silencieux a peine deux ou trois murmurés presqu'à l'oreille



le train est annoncé

ils rangent leurs affaires se levent en même temps

se prennent la main comme deux jeunes écoliers et se dirigent vers l'embarcation, il monte le premier lui temps la main,

le chef de gare siffle

Ces amoureux repartent comme vers une nouvelle vie

je ne les oublierai jamais



les quai de la gare à trappes j'ai connu, les matins pour me rendre au travail, noir de monde tous convaincus et persuadés puisque nous nous rendons au boulot ces matins brumeux et froids, comme pour une conspiration, une connivence



Je passe et repasse sur le quai d'une gare



effroyablement touché je lis "Ici a été fusillé le lieutenant... en aout 1942"



ET le quai de la gare montparnasse, l'ancienne est grâvée dans ma mémoire dans mes souvenirs par l'oeuvre des architectes qui ont décidé qu"'une gare serait comme ça et pas autrement



ET quelquefois lorsque j'essaie de suivre du regard la paire de rails qui file, je ne peux m'empêcher de penser à nos prisonniers qui sont allés mourir en allemagne, et chaque fois je me rememore un incident qui m'a été raconté par les aînés lors de la dernière guerre sur ces quais, où la colère de nos concitoyens a aveuglé un voyageur qui s'en ai pris à l'occupant alors que la locomotive était à l'arrêt





les quais ce n'est pas qu'une histoire,



les amoureux ont grâvé leurs initiales sur les bancs. ILs sont passés par la
louvoy
2009-06-26 00:38:44 UTC
Herculine bonjour ,





Pour une fois , je vais retranscrire un texte de chanson d'Henri Tachan qui s'appelle :



Une gare ,





Une gare ,

Un hangar ,

Gar'e du Nord , Gar'e de Lyon , Gar'e centrale

C'est un port , un'e prison , c'est les Halles

Mon ticket

Pour ton quai

Où les gens me bousculent et m'empêchent

De courir , et je crie , je te cherche



Une gare

Au hasard

Ces soldats s'en vont à la guerre

Tous ceux - là viennent de la faire

Mon ticket

Pour ton quai

D'où les grands rapides t'entraînent

D'où jamais des amours reviennent



Une gare

De départ

Homm'es d'affaires fumant dans des Pull - man

Emigrants perdus dans la Boucane

Mon ticket

Sur ton quai

Entre deux valises de peine

Mon regard vers ton foulard de laine





Une gare ,

Un espoir ,

Car avant que le train ne te prenne

J'ai posé mes deux mains sur les tiennes

Nos tickets ,

Sur le quai ,

Aux quatre vents éparpillés ...

"Viens ! Rentrons vite chez nous ... à pieds ! "





Source : Monsieur Tachan , et cette chanson , je la fredonne à chaque fois que je prends le train ...
anonymous
2009-06-25 23:01:47 UTC
le quai de gare représente le départ pour un ailleurs espéré meilleur, avec d'autres nouveautés, le voyage d'une vie qui a encore d'autres évènements agréables ou moins à vivre, c'est aussi le point de rencontre d'individus qui errent sur cette terre tels des spermatozoides et des ovules au sein de leurs organes respectifs...
le cerisier est en fleur
2009-06-25 22:59:50 UTC
le voyage , des paysages , des rencontres ,
Iloa
2009-06-26 09:18:19 UTC
Le train de tes questions passe à quelle heure ?

Je suis un peu en retard comme d'hab...mais celui-ci je vais tenter de ne pas le rater...

A plus tard.

Bizbiz



@ Tu me fais courir mon Amie...

Mon ticket poinçonné en main

Je prends ton train.



" Les quais de gares sont remplis de gens bizarres qui traînent derrière eux leur lourde vie sur roulettes.



Vous les voyez parfois se poster devant la grande horloge, béats d'étonnement devant le temps qui passe et font à la pendule des grimaces incrédules.

Ils repartent ensuite le tic- tac en tête se demandant peut être s'ils prennent le bon train...

Mais se demandant surement s'ils ont emporté suffisamment de chaussettes."



Sur les quai, je ne vois pas beaucoup de gens qui rient...


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