au premier abord, ta question ne peut pas avoir de réponse: il n'y a pas de recette à proprement parler dans le domaine de la poésie.
cependant, je pense qu'il y a certaines choses que l'on peut déterminer de manière théorique dans le cadre du cours de français: la raison la plus importante qu'a un poète pour écrire un poème engagé, c'est de faire réagir les gens. pour cela, il faut faire en sorte qu'une grande majorité se sente concernée, pas forcément par l'injustice dénoncée. par exemple, dans le poème de "monavie", le sujet est "nous" ce qui inclut à la fois l'auteur et les lecteurs. les gens ne réagissent pas, ne sont pas touchés s'ils ne se sentent pas concernés. il faut mettre le lecteur mal à l'aise, soit parce que ce que dénonce ton poème le fait souffrir, soit parce qu'il se sent, même à très petite échelle, coupable.
d'autre part, je te conseille d'utiliser des images choquantes, mais en douceur: il ne s'agit pas de donner dans le gore non plus, mais de faire concevoir au lecteur l'horreur de ce que tu dénonces. si, par exemple, tu écris un poème sur les enfants dans les camps de concentration:
"regardez donc ces tout petits corps mutilés,
c'est leur enfance qu'on leur a volé"
l'insistance sur la petitesse, qui se réfère généralement dans l'inconscient collectif à quelque chose de mignon, d'agréable, est contrebalancée par l'horreur, et la rend même plus affreuse encore. de plus, le "on" ne désigne personne en particulier, il ne désigne pas les nazis: il laisse entendre que peut-être il s'agit là d'une horreur collective, bien évidemment celle des nazis qui ont perpétré ces crimes mais aussi du peuple qui les a laissé faire.
pour finir, je te conseille tout de même de faire des vers réguliers dans la mesure du possible (c'est plus joli, sauf si l'irrégularité est justifiée), d'utiliser des figures de style (pas n'importe comment, pas pour remplir un quota ^^) et de soigner le jeu des sonorités.
sur ce, bonne chance!