René Char
Mon chère amie,
Les rumeurs du monde abîment mon regard et je ne vois rien qui puisse m'en libérer... Alors c'est au-delà de ces bruits douloureux que mes yeux ont cherché l'espoir .
Et cette nuit , ce fut, loin et caché , cette vision ... je la vis ... allongée...
La liberté
Elle est venue par cette ligne blanche pouvant tout aussi bien signifier l'issue de l'aube que le bougeoir du crépuscule.
Elle passa les grèves machinales;
Elle passa les cimes éventrées.
Prenaient fin la renonciation à visage de lâche , la sainteté du mensonge , l'alcool du bourreau.
Son verbe ne fut pas un aveugle bélier mais la toile où s'inscrivit mon souffle.
D'un pas à ne se mal guider que derrière l'absence, elle est venue , cygne sur la blessure par cette ligne blanche.
Mon amie, cette image, cette liberté, elle est aussi pour vous, fragile et forte, votre fardeau, votre cadeau ...!
Votre ami
RENE CHAR
zut, le temps que je l'écrive